T
L’édition en quatre volumes des écrits de Fina Miralles sous le titre de Fina Miralles. Paraules fèrtils 1972-2017 (Fina Miralles. Des mots fertiles 1972-2017) a mis en lumière la relation profonde unissant l’écriture et l’œuvre visuelle de l’artiste. L’exposition que nous présentons, De l’au-delà du temps, creuse ce dialogue et laisse affleurer ce que les yeux ne voient pas et que l’artiste nous fait percevoir.
Dans cet univers visuel, le blanc du papier et de la toile cesse d’être une surface d’expression ou de représentation pour devenir un espace vivant où circulent les formes du vent, les mouvements de l’eau, les rythmes de l’énergie et bien d’autres images symboliques. La ligne est l’âme de ces œuvres, tandis que la structure de la composition reflète une vision circulaire dans un mouvement cosmogonique où tout est en lien avec tout.
On trouve parmi ces œuvres des paysages qui façonnent une vision cosmocentrique du monde et dessinent la beauté d’un univers d’analogies dans lequel la terre, l’atmosphère, le ciel, le firmament et les humains deviennent des orbites d’énergie reliées entre elles. Parallèlement au paysage, la figure traverse tout le corpus pictural de Fina Miralles, avec des images qui renvoient au passé indigène commun à tous les êtres humains, à la présence de la mère biologique à l’arbre cosmique et aux êtres d’eau ; on y trouve aussi une galerie d’esprits mythologiques qui évoquent la puissance ancestrale du totem ou l’esprit du bois, du jour et de la nuit, ou qui donnent une image à la floraison du règne végétal.
L’exposition s’achève sur le cycle d’œuvres « Mémorial », réalisé en 1996, que l’artiste définit comme « un voyage de la lumière à la lumière ». Fina Miralles boucle avec ces toiles le cercle entre la vie et l’art qu’elle a commencé en 1973.
Exposition commissariée par Maia Creus et Maria Lluïsa Faxedas.