Si l’œuvre de Madola peut être ramenée synthétiquement à trois éléments essentiels – la terre, l’eau, le feu – et à quelques gestes simples des mains sur la matière – aplatir, empiler, tailler, transformer... – il est plus difficile de résumer la profondeur du travail sculptural qu’il a réalisé en près de soixante ans de pratique artistique. Son œuvre nous parle de la relation entre l’aspect le plus quotidien, intime et simple de la vie et son aspect le plus profond, spirituel, voire sacré. Ces deux facettes convergent dans un même geste ou une même forme qui unit une maison et un temple, un vase et un calice, une table et un autel, une boîte et une urne, une pierre et un monument.
Toujours fidèle au même matériau, la céramique, son œuvre est profondément enracinée dans une pratique ancestrale de travail avec les éléments primordiaux. Conscient de cet héritage, il s’interroge souvent, dans ses œuvres, sur les formes, les architectures ou les gestes que l’humanité a pratiqués à différentes époques et dans différentes cultures. Toujours en quête de quelque chose qui reste invisible à nos yeux, un mystère, ou de quelque chose qui nous est caché et que nous ne pourrons jamais saisir complètement.
Commissaire de l’exposition: Caterina Almirall