Exposition virtuelle
Regina Giménez Giménez
Regina Giménez
Début 03/03/2005
Exposition réalisée le 3 Mars au 23 Avril 2006, à Fundació Privada Vila Casas
Les inutiles
Nous aimons à croire qu’un poème peut changer le monde, mais en réalité l’art contemporain a, pour une large part, perdu toute capacité de transformation sociale, au-delà de tel scandale calculé ou de l’empreinte que peut laisser le dialogue intime qu’il noue avec chaque spectateur. Et ce n’est pas rien. La peinture, en particulier, est en passe de devenir quelque chose comme les bijoux précieux : un objet dont la beauté réside dans son caractère unique et dans son inutilité. Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est peut-être même une libération. L’art, pour évoquer la formule du documentariste John Grierson, a le choix entre être un miroir ou un...
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la casa vista
2004 Peinture
Collage sur bois
Quand on se plonge dans l’univers de Regina, les dimensions du temps et de l’espace semblent s’effacer. On perçoit de multiples plans, issus du collage, qui se chevauchent et façonnent une réalité que seule l’artiste a pu construire. On l’imagine dans son atelier, entourée de coupures, de morceaux, qui paraîtront un amas chaotique à nos yeux inexperts mais qu’elle sait reconnaître et disposer savamment et lentement sur la toile pour former ses paysages. C’est avec patience et minutie qu’elle compose son œuvre, ici l’entrée d’une maison.
glace
2004 Peinture
Collage sur bois
L’œuvre Glace met le temps entre parenthèse. Une atemporalité voulue et étudiée par l’artiste. La gamme chromatique, dominée par les ocres et les terres, évoquent les polaroids décolorés par les années, la typographie rappelant quant à elle les années 1950. Le titre lui-même semble renvoyer à un temps qui ne passe pas, gelé, figé, inamovible.
your eyes are windows
2002 Peinture
Collage sur bois
Regina nous invite parfois à suivre des trames narratives dans quelques-unes de ses œuvres, dotées d’une aura poétique et d’une iconographie vintage. Citant les affiches de l’époque soviétique ou, comme ici, les affiches de cinéma des années 1940, l’artiste joue avec le temps et nous propose une interprétation personnelle de métaphores poétiques à travers le collage et un chromatisme minimal.
guardatemps II
2002 Peinture
Collage sur bois
L’image centrale encadrée par une grande horloge présente ce qui ressemble à une famille. Bien que les personnages restent hiératiques, privés de voix, c’est dans une dimension plutôt intime que nous sommes plongés. Comme si nous assistions à un souvenir ou à une autobiographie visuelle de Regina. Guardatemps serait-elle un souvenir d’enfance de l’artiste qu’elle cherche à immortaliser ? Le temps semble être un sujet constant dans son œuvre. Comme si ce qui compte vraiment était ce qui a réussi à survivre sous forme de souvenir.
panoramic
2004 Peinture
Collage sur bois
Panoramic semble un hommage de l’artiste à Edward Hopper et à son œuvre Nighthawks. Recourant à une composition très similaire et à une gamme chromatique relativement proche, Giménez crée sa propre vision de l’espace intérieur et extérieur. Les personnages de l’œuvre tournent aussi le dos au spectateur ou semblent étrangers à ceux qui les regardent. Cependant, Panoramic est une œuvre plus matérique, qui combine avec équilibre une figuration légère et une abstraction géométrique créée à partir de découpures. Ce n’est qu’en regardant la pièce dans sa totalité qu’on comprend l’espace pensé par l’artiste.
dernière minute
2003 Peinture
Collage sur bois
Une gare ferroviaire, routière... ou simplement un lieu marqué par l’attente. Dernière minute nous fait entrer dans une carte postale figée. Le moment d’un retard où on ne sait pas où regarder, ou on ne sait pas si l’autre va venir. Nous avons le sentiment de pénétrer dans un espace intimiste, nous percevons l’impatience, l’émotion de l’arrivée ou le chagrin du départ. Nous nous trouvons face à un voyage introspectif et solitaire dans la mémoire de l’artiste qui parvient à nous entraîner, à travers l’empathie, dans une expérience bien plus personnelle que nous ne l’imaginions.
vendida
2004 Peinture
Collage sur bois
Vendida est une image désolante. Celle d’une maison qui change de propriétaire et qui est empreinte de la tristesse de celui ou celle qui s’en va et dit adieu à une enfance heureuse. Vendida ne recourt pas aux artifices ni aux stridences Pop. C’est un souvenir qui semble bien réel, y compris à ceux qui ne l’ont pas vécu. Solitaire, Vendida cache un récit sous sa composition disciplinée. C’est une histoire qui s’adresse à tous, mais qui est camouflée sous le halo de l’art contemporain, sans nul besoin de transformation sociale, de tendance esthétique ou d’artifice.
rouge
2004 Peinture
Collage sur bois
Le titre de cette œuvre fait clairement référence à sa couleur dominante. Un jeu de contraste s’établit entre la force visuelle de cette couleur chaude et la froideur du passé. Les œuvres de cette artiste évoquent la nostalgie la plus profonde et parlent à ceux qui reconnaissent leur propre passé dans la temporalité qu’elles reflètent. Toutefois, sachant qu’il regarde des sortes de fétiches du passé de la vie de quelqu’un d’autre, chaque spectateur ne manque pas d’éprouver une certaine mélancolie. Ces lieux privés de temps semblent faire partie d’une mémoire collective passée.
a miró
2002 Peinture
Collage sur bois
Cette pièce est un hommage de l’artiste à Joan Miró et à la pièce qu’il avait réalisée pour la chapellerie de Joan Prats. Giménez révise cette œuvre et réutilise les chapeaux dans son propre travail. A Miró offre une composition un peu plus dynamique que les autres œuvres qui composent l’exposition de l’artiste. Bien que moins statique, elle n’en rappelle et n’en évoque pas moins le passé. Non seulement par l’esthétique de ses personnages, mais aussi par sa palette presque monochrome.
au dehors
2004 Peinture
Collage sur bois
Cette pièce nous ramène davantage au travail actuel de Regina. On pense notamment à la série L’architecture d’aujourd’hui et aux œuvres qu’elle a réalisées avec le groupe dont elle est membre, Edital’ull. Celles-ci montrent des architectures plus complexes, impossibles. Comme si une coupe transversale avait été pratiquée dans la structure de certains édifices et comme si nous, spectateurs, pouvions fouiner, scruter ce qui se passe à l’intérieur. Ces édifices, vides de gens, sont une sorte de catalogue ouvert pour ceux qui veulent regarder derrière la façade.
la boutique aux trovailles
2004 Peinture
Collage sur bois
mer
2004 Peinture
Collage sur bois
standart
2002 Peinture
Collage sur bois
suite
2004 Peinture
Collage sur bois
made in belge
2004 Peinture
Collage sur bois
en casa de walter
2003 Peinture
Collage sur bois
zo
2002 Peinture
Collage sur bois
sense títol
2002 Peinture
Collage sur bois
chez tou
2003 Peinture
Collage sur bois
guardatemps
2004 Peinture
Collage sur bois